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Ça se passe près de chez vous ?

Pour partir, il n’y a pas besoin d’aller très loin.

Partir...

Depuis 2017, je parcours la via Alpina, 5000 kilomètres de sentiers de randonnée à travers les Alpes, traversant 8 pays européens de Monaco à Trieste. Cette année aurait dû être ma dernière Étape Schwaz (Innsbruck) - Trieste…

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Cette année, partir n’était pas aussi simple que d’habitude, covid-19 oblige. Il y a quelque temps encore, partir, c’était choisir une destination et y aller. Je quittais mon chez moi, je m’aventurais ailleurs, en me laissant porter par la découverte de « quelque chose » de différents, en fait pour me mettre au milieu d’un nouvel environnement pour découvrir et mieux me découvrir.

Pour partir, il n’y a pas besoin d’aller très loin.

Cette année, après un peu de réflexion et quelques propositions fortement suggérées par l’environnement… je suis parti en Suisse… sur une variante de la Via Alpina : Vaduz - Montreux

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Étapes: 20

Distance: 390 km

Montée / ascension: 23500 m

Un parcours d’une vingtaine de jours qui traverse les Alpes du nord de la Suisse. 14 cols alpins de même qu’une culture d’alpage, une faune et une flore très variées font de ce trajet, une expérience inoubliable au milieu d’un univers de carte postale, les Alpes suisses et des rencontres passionnantes…

J’aime bien la montagne, car elle marque de son empreinte tout ce qui y vit. La nature rend les caractères « rugueux » et durs à la tâche. Le travail est de longue haleine pour gagner peu, pour parfois juste survivre ; toutefois les gens « aiment » ce qu’ils font et en sont fiers. Du fromager qui nous fait visiter son univers à l’alpe SIEZ et déguster ses « œuvres » au paysan qui rassemble ses vaches sur l’alpage d’Urnerboden aux sons de vocalises surréalistes.

J’aime bien la marche, car elle m’amène dans le moment présent en prenant plus d’attention que d’habitude pour adapter mon rythme à celui de des pas, porté par la découverte du chemin, par la contemplation, le lâcher prise et la découverte des balcons et terrasses de ces chalets décorés de centaines de géraniums.

Partir, mais comment ?

Déjà 4 ans de marche dans les montagnes, dans les alpes…

Parcourir l’univers particulier des montagnes, c’est entrer dans un autre monde de par le calme qui y règne… les sentiments de liberté et de magnificence ressentis, les décors différents rencontrés, les découvertes infinies de la flore et de la faune permet à l’esprit et à l’âme de se reposer… même si le corps est bien sollicité par les heures de marche.

Un pas devant l’autre pendant de nombreuses heures, par tous les temps sous le soleil, les nuages, la pluie ou le brouillard.

Partir, mais pour quoi faire ?

Pour améliorer ses compétences professionnelles, il existe de nombreux cours notamment l’utilisation d’outils de communication, de gestion de conflits, de motivation, de gestion de projet, de leadership et j’en passe.

Si nous ne pouvons qu’encourager l’usage de ces outils, tous sont basés sur la connaissance de soi. C’est une banalité que de dire cela, mais dans nos vies surchargées par l’action, par la connexion, laisse peu de place à la contemplation, à la découverte de soi.

La marche nous aide à admirer la nature qui nous entoure et à calquer son rythme au sien :

L'été avec l'entretien de son jardin et les récoltes,

l'automne avec le temps des ruptures, de la perte, du début de la fin,

l'hiver avec le temps du repos, de la jachère, du vide et de l'ombre,

le printemps avec la remontée de la lumière, la réapparition de la végétation, le retour à la vie de ce qui semblait mort dans la fragilité et la force, puis à nouveau l'été et ainsi de suite.

La montagne est un lieu magique qui forge le respect, le goût de la liberté et de de l'aventure, de la découverte, de l’humilité et de l'apprentissage… C'est un lieu béni pour son ressourcement.

Partir, mais pour quel résultat ?

La marche nous mène « au « flow » qui est un état dans lequel sont plongées les personnes qui sont absorbée par une activité qui seule semble importer en appréciant la tâche à accomplir et tout en éprouvant du plaisir en la faisant ».

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« Cette expérience du flow est importante, car elle rend l’instant présent plus agréable, mais aussi parce qu’elle favorise la confiance en soi, l’acquisition d’aptitudes et permet des réalisations qui ont un sens.

De plus, elle génère des conséquences très importantes : meilleures performance, créativité, développement des capacités estime de soi et réduction du stress.

Elle contribue à la croissance personnelle, apporte un grand enchantement et améliore la qualité de la vie » (Le flow par Mihaly Csisksentmihalyi – La psychologie du bonheur - selon l’institut Ressources)

La marche facilite le rattachement à l’instant présent :

« Aujourd’hui est le plus beau jour de notre vie, car hier, n’existe plus et demain ne se lèvera peut-être jamais. Le passé nous étouffe dans les regrets et les remords, le futur nous berce d’illusions. Apprécions le soleil qui se lève, réjouissons-nous de le voir se coucher. Arrêtons de dire « il est trop tôt » ou « il est trop tard », le bonheur est là : il est l’instant présent. » (L'instant présent, Guillaume Musso)

En conclusion, partir.

Pas besoins de se sentir obligé de partir au loin pour les vacances, de faire des milliers de kilomètres pour avoir de la variété…

En Suisse, la diversité des régions, la diversité des accents changent tous les 100 km environ. Ces changements sont très distinctifs et ancré dans le terroir alors que l’universalité de la vie montagnarde se ressemblent au-delà des frontières.

En 2010, le magazine Backpacker*a qualifié le tronçon vert de la Via Alpina (Vaduz -Montreux) de « meilleure randonnée au monde ».

Et c’est ça c’est près de chez vous !

« Oui...j’aimerais bien, mais je n’ai pas le temps ». Pierre Rabhi, paysan philosophe nous apporte un important élément de réponse : « On oublie trop souvent que ce n’est pas le temps qui passe, mais nous qui passons. Nous passons trop souvent à côté de nos vies, qu’il nous faut apprendre à habiter tous les instants. »

Chaque fois que j’entends cette réponse : « Oui...j’aimerais bien, mais je n’ai pas le temps », je sais qu’il y a une fenêtre, une ouverture, un potentiel sur lequel il est possible de travailler. Apprendre à habiter le plus d’instants de notre vie, va demander de ralentir, de se poser et de contempler notre environnement.

Je ne peux que vous encourager, essayer tous les chemins, les moyens, les états qui nous mènent au centre de vous-même. Il « suffit » de prendre le temps de se risquer a y aller, en général, à son plus grand bénéfice, au développement de ses relations et de nos interlocuteurs.

Y aller, ça dépend de vous, en sachant que pour ces aventures, ces découvertes, la recherche de nouveaux possibles, je reste à disposition pour tout accompagnement …

Christian

* Backpacker est une publication américaine de magazine scientifique et de style de vie qui présente des informations sur la randonnée et l'aventure en pleine nature. Il est publié depuis 1973. Le magazine Backpacker est actuellement publié par Pocket Outdoor Media et est basé à Boulder, Colorado.